Synchroniser formation et business. Par Michel Diaz

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Chacun à son rythme : le business toujours plus vite, la formation comme un long fleuve tranquille. La formation doit accélérer !

Formation et business s'accordaient bien, avant, au temps des frontières, du plein emploi et des taux de croissance réguliers. Un monde où il ne fallait pas improviser sans cesse, et où le plan de formation supportait le développement de compétences stables, prévisibles. L'idylle touche-t-elle à sa fin ? Il semble que le business (les métiers) ait des velléités (non officiellement affichées) de "larguer" la formation, plus exactement : de faire sans le plan de formation.

 

Un plan de formation qu'on a cessé de considérer comme une  "vache sacrée". Ces jours seraient comptés, si l'on en croit les rumeurs bruissant autour de la nième réforme de la FPC en cours ; avec lui le 0,9 %… De quoi financer, par transfert, la formation des demandeurs d'emploi et autres parents pauvres de l'investissement dans le capital humain.


Fin de la "formation à l’ancienne" ?

Cette mesure, d'apparence révolutionnaire, aurait le mérite d'une certaine cohérence : le plan de formation est pratiquement contesté, par les actions de formation qui lui échappent… Il ne faut pas chercher ailleurs l'écart qu'on peut observer entre la place grandissante qu'occupe le e-learning dans l'entreprise et la faiblesse de sa valorisation dans les budgets formation. Et la crise n'a rien arrangé : les entreprises n'hésitent plus à geler des actions qui étaient pourtant au budget formation.

 

Par ailleurs, le constat qu'un salarié acquiert l'essentiel de ses compétences tout simplement en travaillant ou en échangeant, dans le flux de ses tâches, avec son manager ou ses pairs, des experts internes ou externes, ce constat creuse chaque jour un peu plus la tombe de la "formation à l'ancienne". Entendons par là une formation arc-boutée sur ses croyances, processus, modèle économique, niant à l'expérientiel ou au social learning leur faculté formatrice…


Prouver l’impact sur le business

Ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain : le plan de formation continue d'être utile.

Notamment par les échanges qu'il ménage entre des parties prenantes qui n'ont pas d'autres occasions de réfléchir sur les métiers et les compétences à développer, par une sorte de sanctuarisation aussi d'un budget dédié à la formation, ou la mise en œuvre d'outils de suivi et d'analyse qui pourraient servir à des fins plus opérationnelles.

 

On lui souhaite de pouvoir évoluer rapidement, car le business n'attendra plus très longtemps. Mieux connaître ses "clients", savoir pourquoi et comment les salariés s'engagent dans leurs apprentissages, designer des dispositifs de formation dont l'impact positif sur le business pourra être prouvé… Des chantiers pour maintenant !

 

A propos de l’auteur :

 

Michel Diaz est Directeur associé de Féfaur (www.fefaur.com), premier cabinet d'études et de conseil e-learning indépendant sur le marché français et l'un des leaders européens, au sein duquel il conseille et accompagne les grandes entreprises et organisations dans leur stratégie et gouvernance e-learning et formation mixte. Conférencier recherché, il intervient et publie régulièrement en France et à l'étranger. Il est par ailleurs Directeur de la rédaction du site e-learning Letter (www.e-learning-letter.com).

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